30 nov. 2016

[Blog N°5] Déjà un an d'auto-édition

Un an ce n'est pas grand chose et pourtant, les choses vont vite. Car, hier, cela faisait tout juste une petite année qu'un nouveau roman faisait son apparition dans les gigantesques base de données d'Amazon & cie. Les Décharnés était né et osait enfin se présenter publiquement comme une option valable pour permettre à quiconque de passer un moment de lecture sympa (et même plus que sympa à vous croire !) en compagnie de mes personnages.
Je ne dirais cependant pas que mon aventure dans l'auto-édition a commencé à ce moment précis – vous savez, préparer un roman, au-delà de l'écriture, le mettre correctement en page, créer un ebook de qualité, cela prend du temps – mais à partir de l'instant où le roman était enfin disponible auprès public, je pouvais le clamer haut et fort : je suis un auto-édité ! J'étais fier d'avoir mon « destin d'auteur » entre les mains et de pouvoir enfin partager mes écrits. Mais qu'ai-je retiré de cette première année dans la grande famille des auto-édités ? Petit bilan.

Une grande prise de confiance en soi

Je pense que vous commencez à me connaître, je ne suis pas du genre à débiter des conneries à longueur de journée (quoi que mes proches pourraient prétendre le contraire), et ce serait donc faire preuve d'une malhonnêteté pathologique que de ne pas reconnaître que cette expérience m'a permis avant tout de prendre davantage confiance en moi et en mon travail. Qu'y a-t-il de plus réjouissant que de voir que ce que tu fais plaît et de voir des gens naturellement t'apporter leur soutien et te motiver pour persévérer dans une voie que tu t'es fixée un peu contre toutes attentes ? Franchement, pas grand chose je pense.
Car, c'est la première chose que je retire de cette année : tous les petits mots sympas, les mails de remerciements, les MP sur Facebook, les discussions sur Twitter, les rencontres aux Halliennales et, encore plus beau, le nombre incroyable de critiques positives et souvent dithyrambiques postées sur de nombreux blogs et sur Amazon. C'est, je pense, le plus beau cadeau que l'on pouvait me faire au cours de cette année et je l'ai déballé sans aucune honte.
Quand j'ai publié Les Décharnés, je m'étais dit que si j'arrivais en un an à avoir 100 commentaires sur Amazon, j'aurais vraiment réussi à faire quelque chose d'exceptionnel. Eh bien, avec 93 commentaires pour Les Décharnés et 14 pour Creuse la Mort (depuis septembre), je ne pense pas avoir à rougir ; j'en suis au contraire particulièrement fier. Fier d'avoir des lecteurs impliqués, de vrais soutiens au quotidien. Pour cela, ce blog est encore une fois une occasion pour moi de vous remercier car, humainement, cette année a été une réussite, malgré la réalité des heures passées derrière mon PC.
Évidemment, au-delà de cela, c'est un aspect bien plus matérialiste, plus pragmatique, qui vient à l'esprit quand on parle de dresser un bilan : l'aspect commercial.

Bien pour un auto-édité, mais peut mieux faire

Cela intéressera peut-être surtout les autres auteurs auto-édités, qui pourront alors se situer (pour autant qu'ils me considèrent comme un quelconque repère), mais j'ai toujours tenu un discours de transparence quant à mes ventes, donc parlons-en sans tabou.
En un an, j'aurai donc vendu près d'un millier d'exemplaires de mes deux romans, tous supports confondus. Pas de quoi vivre de mon écriture, très loin de là, mais pas de quoi avoir honte non plus, notamment quand on sait qu'un premier roman édité s'écoule en moyenne en librairie à 700 exemplaires. Mais pas grand chose non plus quand on se rend compte qu'un roman auto-édité dans le même genre que Les Décharnés peut s'écouler à 500 exemplaires en une journée (et pour cela je félicite Alexandre Lang pour ses splendides Pandémie 1 et 2 que je vous recommande chaudement !), à la différence toutefois que le roman est publié depuis plus de 2 ans maintenant. Alors, sait-on jamais !
Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais le seul point digne d'intérêt concernant les ventes, au-delà du chiffre en lui-même, me semble être la répartition entre le format numérique et le format papier. Comme j'ai réalisé 85% de mes ventes sur Amazon (je reparle de ce point après), je vais uniquement parler dans ce qui suit de celles que j'ai faites là-bas.
La donnée intéressante et qui vous surprendra, je pense, est que j'ai vendu (à quelques unités près) exactement autant de romans au format papier que numérique. Eh oui, mes romans, et notamment Les Décharnés, n'ont pas été propulsés par 90% de ventes numériques comme pour beaucoup d'auteurs auto-édités.
La raison pour moi est assez simple : étant le rédac chef de My Zombie Culture, j'ai réussi à toucher majoritairement des lecteurs attirés par ce genre (le zombie) et pas forcément adeptes du numérique (j'ai tout de même vendu 56 exemplaires papier en décembre 2015). Pour moi, ce chiffre - presque 400 exemplaires papiers vendus sur Amazon - est donc une très grande réussite car il traduit un intérêt sincère pour mon roman de la part de connaisseurs du genre, mais également tout simplement d'adeptes du papier (investir 13€ n'est pas investir 4€). Les 400 exemplaires numériques vendus ne sont en revanche pas une très grande source de satisfaction pour moi (je ne m'en plains pas non plus, mais relisez le titre de cette partie : « peut mieux faire »). Eh oui, car, étant donnés les exemplaires vendus au format papier et le grand nombre de commentaires sur Amazon, si j'avais respecté le ratio classique de l'auto-édité (80-90% de ventes en numérique) alors j'aurais « dû » en écouler plus de 3000 au format numérique, une sacré différence. Mais, là aussi, j'ai un début d'explication que je partage tout de suite avec vous.
Certes, Les Décharnés a longtemps été disponible pour 4€99, ce qui pour certains lecteurs Kindle, habitués à gonfler leurs liseuses à coup de romans bradés entre 0€99 et 2€99, peut sembler cher, mais je pense surtout que le roman n'a pas su toucher une grande partie du lectorat Kindle à cause de son genre : le post-apo zombie. Car, pour moi, les lecteurs Kindle se divisent très grossièrement entre amateurs de romances et amateurs de thrillers/policiers (les deux genres à succès là-bas) et, appuyant à fond sur le côté zombie, Les Décharnés n'a tout simplement pas su convaincre ceux qui seraient tombés sur la page du roman grâce aux bonnes critiques. Le zombie a beau vendre dans certains domaines, je pense que beaucoup de personnes ont encore du mal à franchir le cap zombie alors même que le contenu du roman les ravirait très certainement (j'ai eu le plaisir d'avoir de très nombreux retours très enthousiastes de la part de néophytes de ce genre d'où ces propos en apparence très confiants, mais je sais bien qu'il y aurait aussi eu des déçus, forcément).
Bref, autant dire que se pose plus que jamais la question de « re-marketer » ce premier roman, pas de mentir sur son contenu, mais de le proposer d'une manière qui refroidirait moins le potentiel lecteur susceptible de faire le grand saut, et ce, pour son plus grand bien. Je le prends à nouveau en exemple, mais, au-delà de ses nombreuses qualités, Pandémie est un cas d'école. Un roman de zombies qui a su exploser les ventes sur Amazon. Je ne dis pas que Les Décharnés connaîtra la même réussite, mais après un an de diffusion et grâce aux leçons que j'en ai tirées, je pense être plus que jamais maître de ce « destin d'auteur » dont je parlais en début de blog, bien qu'une grande partie de ce futur soit évidemment contrôlé par vous, mes chers lecteurs.
Enfin, concernant Creuse la Mort, je pense avoir suffisamment détaillé mes ambitions quant à ce roman dans mon précédent blog, mais croyez bien que j'y crois fortement étant donnés son pitch a priori beaucoup plus attirant et les premiers retours (très souvent des coups de cœur). On en reparle dans le bilan des 2 ans ?

Amazon et qui déjà ?

Un dernier point qui me semblait important d'inclure dans ce bilan concerne la distribution. Cela intéressera peut-être également davantage les autres auteurs, mais c'est quelque chose d'essentiel pour tout auto-édité. Où vendre ses livres ?
Comme je vous le disais, j'ai personnellement fait le choix de rendre mes romans aussi disponibles que possible (il suffit de regarder le nombre de solutions de ventes que je propose sur le site). Pour quel résultat ? 85% de ventes sur Amazon...
Certains me rétorqueraient d'office que 15% n'est pas un pourcentage à négliger, mais si nous retirons encore 11% de ventes, celles réalisées directement sur mon site ou en salon (notamment grâce à la version collector de Creuse la Mort), il ne reste plus grand chose. Eh oui, tous les autres réseaux de distribution, toutes les autres liseuses hors Kindle, ne représentent que 4% de mes ventes sur cette année écoulée.
Alors, forcément, au regard de ce bilan, j'hésite de plus en plus à abandonner mon idéal (que quiconque puisse se procurer mon livre sur n'importe quel support) et à devenir moi aussi un de ces suppôts de cette firme américaine parfois si mal vue.
Mais, pourquoi ferais-je cela ? Tout simplement car Amazon propose un programme (KDP Select) qui permet à n'importe quel auteur qui lui accorderait le droit de distribution exclusif de la version numérique de son roman d'avoir accès à pas mal d'avantages. J'ai personnellement tenté l'expérience durant quelques mois (la période la plus courte) avec Les Décharnés et cela m'a permis de bénéficier d'une mise en avant qui m'a permis de vendre tout juste 100 exemplaires en une journée et ce sont 20000 pages du livre qui ont été lues sur la même période par les abonnés Kindle qui ont le droit d'emprunter des romans KDP Select pour un abonnement mensuel. Plus que jamais, la tentation est donc grande de céder définitivement, seule la peur de léser certains lecteurs me retenant encore. Bref, après un an, j'ai bien peur de pouvoir dire que choisir Amazon comme distributeur exclusif semble bien être la solution la plus intéressante pour un auteur auto-édité, d'autant qu'Amazon ne lui interdit aucunement de vendre des livres au format papier en parallèle.
Allez le mot de la fin car ce bilan est déjà plus long que je ne le pensais et je ne vais donc pas m'étendre davantage. Je vais simplement vous laisser imaginer avec quel sourire j'ai pu souffler cette première bougie de mon aventure d'auteur auto-édité, un auteur comblé par ses lecteurs et pour qui il reste encore de nombreux défis à relever. Et moi, les défis : j'adore ça. On remet ça dans un an ?
Et pour finir sur quelque chose d'un peu moins sérieux, une image inédite de la séance photo ô combien sérieuse que j'avais faite pour réaliser mon premier avatar d'auteur pour les réseaux sociaux. Oui, y en a des pires, mais on en reparle aussi l'année prochaine !

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3 commentaires

Rebecca G
Article vraiment très très intéressant! Bon, alors je ne suis pas trop à coté de la plaque en pensant à m'auto-éditer sur Amazon... La distribution exclusive du numérique me parait être une excellente solution, en effet. Je note, je note... (Ps: flippante la photo du trou dans le jardin...;) J'espère que c'est bien votre jardin?! Et que c'est bien vous qui avez fait ce trou... ':/ )
1 mars 2017 at 22h30 • Répondre
Paul Clément
Merci. Il faut noter d'ailleurs que, depuis ce blog, Amazon propose également de faire de l'impression à la demande en passant directement par KDP (comme pour le Kindle) et plus forcément via CreateSpace, ce qui peut simplifier considérablement la gestion.

C'est bien mon jardin, et c'est bien ce foutu trou qui m'a pris 2 heures à creuser (ils nous mentent dans les films quand ça a l'air de se creuser tout seul !).
2 mars 2017 at 10h14 • Répondre
Rebecca G
Wouaw! Purée, super régulier en plus, le trou!!! Vous êtes un pro...!!! ;)
5 mars 2017 at 0h19 • Répondre
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